Au cœur de Saint-Brieuc, une mère et sa fille se battent pour leur survie dans un contexte particulièrement difficile. Fuyant les violences vécues en Côte d’Ivoire, leur parcours en tant que réfugiées en France s’apparente à un véritable parcours du combattant. Sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), elles se retrouvent confrontées à la précarité du logement et à leurs droits d’asile, tout en faisant face à la détresse émotionnelle engendrée par leur passé. Les démarches pour obtenir un relogement pérenne constituent un enjeu crucial pour leur avenir.
Le parcours tragique de Mme Camara et sa fille
Il y a deux ans, Mme Camara et sa fille ont quitté la Côte d’Ivoire, fuyant un environnement familial marqué par la violence et la peur. Les mémoires d’un mariage imposé et des abus physiques de son mari hantent encore Mme Camara. Elle a pris la décision difficile de quitter tout derrière elle pour offrir un avenir meilleur à sa fille, Sorya. La traversée a été semée d’embûches, les conduisant à travers le Sahel, puis sur des embarcations précaires vers Lampedusa. Une arrivée en France en août 2023 leur a finalement offert une lueur d’espoir.
Arrivées à Saint-Brieuc, elles ont bénéficié d’hébergements d’urgence. Cependant, le couperet de l’OQTF est tombé en décembre 2024, signifiant une éventuelle expulsion. La décision brutale ordonnant leur expulsion d’un hôtel, alors qu’elles étaient déjà fragilisées, a suscité une vive émotion. Selon Denis Lambert, membre de la Ligue des droits de l’Homme, cet acte a été imputé à la préfecture.
Démarche pour le relogement
Face à cette situation d’urgence, Mme Camara et Sorya ont sollicité le soutien des autorités locales pour obtenir un relogement stable. La situation est d’autant plus critique que Sorya, scolarisée dans la ville, a besoin d’un cadre adéquat pour poursuivre ses études. Un relogement pérenne est devenu une nécessité pour leur bien-être. Voici les actions entreprises :
- Demander un rendez-vous à la préfecture des Côtes-d’Armor pour discuter de leur situation.
- S’inscrire auprès d’organisations telles que France Terre d’Asile et la Ligue des droits de l’Homme qui ont proposé leur aide.
- Explorer les possibilités offertes par des associations comme Secours Catholique et Emmaüs pour un soutien au logement.
État des lieux : intégration et éducation à Saint-Brieuc
Sorya, âgée de 13 ans, fait preuve d’une persévérance admirable dans son intégration au sein de la communauté scolaire. Son parcours éducatif, qui a débuté à son arrivée, illustre sa volonté de s’intégrer. En effet, alors qu’elle ne savait ni lire ni écrire en arrivant, elle a depuis remporté son certificat de formation générale et a été acceptée au CAP service à la personne dans un lycée local. Cette intégration est essentielle non seulement pour son développement personnel, mais aussi pour celle de sa mère, qui aspire à un quotidien dénué de précarité.
Les avis des enseignants, notamment de Sophie Chauvin, soulignent le travail acharné de Sorya, qui n’hésite pas à s’investir dans diverses activités. Bien qu’il y ait un fossé entre son passé et son présent, son rêve de devenir agente de sécurité pour protéger les autres témoigne de son désir de contribuer à la société. L’école représente pour elle une véritable évasion et une opportunité de bâtir un futur radieux.
Défis rencontrés dans l’intégration
Cependant, plusieurs obstacles demeurent. L’insécurité liée à leur situation précaire engendre une souffrance constante. Les impacts émotionnels de leurs anciens traumatismes entravent leur capacité à vivre sereinement. Les facteurs en jeu incluent :
- La menace d’expulsion menaçant leur stabilité.
- La difficulté à trouver un logement viable dans un contexte où la demande est forte.
- La méfiance parfois ressentie envers les autorités, due aux expériences passées en Côte d’Ivoire.
Cela doit cesser : l’appel à l’État et aux associations
Les membres de la Ligue des droits de l’Homme et d’autres associations comme La Cimade et Médecins du Monde travaillent pour apporter un soutien aux vulnérables dans cette situation. Ils soulignent que l’Obligation de Quitter le Territoire Français ne doit pas compromettre les droits fondamentaux des réfugiés et des demandeurs d’asile. Ils militent pour des réponses gouvernementales plus justes et humanitaires, prenant en compte la complexité des histoires individuelles.
Les témoignages de la mère et de Sorya révèlent que la précarité ne se limite pas seulement à la question matérielle. Il y a également la souffrance émotionnelle liée à la séparation et aux incertitudes de l’avenir. Pour elles, obtenir de l’aide ne représente pas seulement un soutien matériel, mais aussi une reconnaissance de leur humanité et de leurs droits.
Actions entreprises pour le plaidoyer
Les actions mises en place par les organismes de soutien varient, allant des démarches administratives aux manifestations publiques. Parmi celles-ci, on trouve :
- Organisation de manifestations pour sensibiliser le public sur la situation des réfugiés.
- Création de pétitions en ligne pour demander une révision des OQTF.
- Partenariats avec des acteurs locaux pour la mise en place d’événements d’intégration culturelle.
Un avenir possible : l’espoir en action
Afin de tourner la page de ce chapitre difficile de leur vie, Mme Camara et Sorya font appel à la solidarité de la population de Saint-Brieuc. Leur souhait de mener une vie stable et épanouissante passe par une demande précise de soutien et d’accompagnement. Malgré des mois d’incertitude, leur détermination reste forte. Elles aspirent à apporter leur contribution à la société française, en tant que membres actifs et engagés. Le rêve de Sorya de devenir agente de sécurité est un assez bon indicateur de sa volonté de faire une différence.
Pour elles, l’engagement de la communauté et des institutions représente une nécessité. L’accès à des ressources et à un suivi personnel pourrait réellement transformer leur quotidien. Elles représentent la lutte de nombreux autres réfugiés confrontés à des situations similaires, et leur histoire devrait inciter à plus de compassion et d’action collective.
Perspectives de soutien communautaire
Les perspectives de soutien communautaire se basent sur un engagement renforcé des associations et des citoyens pour accueillir et aider les réfugiés. Voici quelques pistes à explorer :
- Création de réseaux de solidarité pour les familles réfugiées.
- Organisation de formations et d’ateliers pour les réfugiés afin d’améliorer leurs compétences.
- Préparation d’événements culturels pour faciliter les échanges et l’intégration.
Avec l’engagement conjoint de la communauté et des instances gouvernementales, il est possible de rêver d’un avenir lumineux pour Mme Camara et Sorya, et tant d’autres confrontés aux défis du déplacement et du manque de stabilité. Leur histoire est le reflet des luttes que vivent de nombreuses familles réfugiées et rappelle l’importance de la solidarité.