La contraception a-t-elle des effets sur la fertilité à long terme ?
Tout d’abord, avant de répondre à la question plus en détails, il convient de distinguer les différents types de contraceptifs. En effet, il convient par exemple de mettre à part d’emblée les contraceptifs à usage unique et reposant sur un effet dit “barrière” comme le préservatif (masculin ou féminin). Ceux-ci n’ont strictement aucun effet à court ou long terme sur le fonctionnement physiologique ou reproductif.
Venons-en maintenant à une autre catégorie, à savoir les contraceptifs hormonaux dont le plus utilisé est la pilule. Là encore, malgré certaines affirmations, il convient de commencer en disant de la façon la plus claire que non, les contraceptifs hormonaux ne rendent pas stérile. Ceci est valable aussi bien pour les pilules combinées (contenant un progestatif et des œstrogènes) comme Minidril, Daily Gé, etc, que pour celles progestatives comme Cerazette, Optimizette, etc, de l’implant hormonal, du patch contraceptif ou de tout autre dispositif hormonal.
Par conséquent, quoique vous puissiez lire ou entendre disant le contraire, il n’existe aucune donnée scientifique ou étude évoquant un quelconque lien de causalité entre l’utilisation d’un contraceptif et la stérilité. Voilà ce qui a le mérite d’être clair une bonne fois pour toutes.
Y a-t-il un délai à respecter pour planifier une grossesse après l’arrêt de la contraception ?
Comme nous venons de le voir dans les lignes précédentes, aucun contraceptif ne présente de risque pour la fertilité à long terme, toutefois, il convient d’apporter quelques précisions. S’il y avait un seul élément à retenir à ce sujet, c’est qu’il existe un certain délai plus ou moins long à respecter entre l’arrêt d’un contraceptif hormonal (uniquement) et une grossesse.
La raison à cela est que la prise des contraceptifs hormonaux pendant de longues périodes n’est pas sans effet sur l’activité hormonale du corps ainsi que sur des processus qui y sont liés comme les périodes d’ovulation et le rythme des cycles menstruels. Rien de plus logique dans la mesure où le mode de fonctionnement des contraceptifs hormonaux repose sur une altération de ces mêmes fonctions.
Ainsi, l’organisme a besoin de temps pour revenir à une activité hormonale et à une fertilité normale. La durée qu’il convient d’observer peut-être extrêmement variable selon les cas. Cette période de latence va varier en fonction d’une multitude de facteurs dont en premier lieu la physiologie de chaque femme, l’âge, les contraceptifs utilisés et leur durée d’utilisation, une éventuelle pathologie ou bien encore l’hygiène de vie.
Pour avoir un ordre d’idée, le retour à un cycle habituel prend en moyenne un mois et demi. De rares cas d’un retour à la normale au bout de seulement 15 jours ont également pu être observés. Enfin, dernier cas de figure, heureusement rare, celui dans lequel un retour à la normale ne serait pas observé après plusieurs mois. Il conviendra alors de consulter un médecin afin de déterminer les causes du problème. Il est en effet peu probable que ce soit la contraception utilisée précédemment qui soit en cause et aucune étude ne va dans ce sens. En revanche, un nombre significatif d’autres facteurs peuvent affecter le niveau de fertilité, c’est de ce côté-là qu’il faudra se pencher. Ainsi, en cas de planification d’une future grossesse, il ne suffit pas d’arrêter la prise de sa contraception, il faudra aussi prendre en compte tous les facteurs que l’on doit réunir pour maximiser ses chances de succès. Pour cela, la personne idoine reste votre gynécologue qui sera à même de vous conseiller concernant la planification d’une grossesse.
